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Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 1, 1795.djvu/78

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heures je serai le plus heureux des époux, je n’ose pas dire des hommes, ta félicité manque à la mienne ; et je ne pourrai jamais me croire véritablement heureux, tant que le meilleur de mes amis sera dans l’infortune. Mais j’attends beaucoup pour toi des délais qu’obtient madame de Blamont ; elle t’aime ; sa fille t’adore ; espère tout du cœur de ces deux charmantes femmes ; tu sais qu’Eugénie, sa mère et moi, nous sommes du voyage de Vert-feuille ; juge si nous nous en occuperons, et si nous ne chercherons pas tous les moyens possibles d’avancer ton bonheur. Sois bien certain, mon cher Valcour, qu’il ne sera question que de cela. Mais je t’exhorte au courage et à la patience. Oter de la tête d’un robin une idée dont il est coëffé, est une entreprise qui n’est point facile. Je voudrais, moi, qu’on étudiât un peu ce d’Olbourg ; ou je n’ai jamais su juger un homme, ou ce grossier mortel doit renfermer un bel et bon vice, qui, mis dans tout son jour, refroidirait, peut-être un peu l’enthousiasme de notre cher Président. Je sais bien que