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Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 1, 1795.djvu/94

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point d’imprudence, je le demande à genoux à madame de Blamont, que je supplie d’accepter ici l’hommage sincère de mon respectueux attachement.


LETTRE DOUZIÈME.


Madame de Blamont à Valcour.


Vert-feuille, 25 Juillet.



Oui, c’est moi qui reçois cette lettre pressée, et c’est moi qui ris de toute mon âme de la ridicule frayeur qu’elle nous peint. Rassurez-vous, nos courses n’ont aucun danger ; quelque viol, quelqu’enlèvement, c’est en vérité tout ce que j’y vois de pis, et dans ces fatales extrêmités, n’avons-nous pas le brave Déterville, qui, quoique seul, romprait plutôt douze lances, soyez-en bien sûr, que de laisser enlever sa femme, ou les deux amies de son ami ; à l’égard des gens qui promettent, j’ai plus de confiance que vous en leur pa-