Aller au contenu

Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 1, 1795.djvu/99

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

que nous ne les ferions pas, s’il y avoit la moindre chose à craindre.

Ma mère entretint l’autre jour son ancien ami de nos projets communs, il les approuve, de cet air ouvert et franc, qui fait voir que le oui qu’on répond part du cœur, et n’est pas le mot de convenance ; mais il craint bien qu’on ne réussisse pas à vaincre le président ; il a souri en disant que d’Olbourg et lui étaient intimement liés, et souri d’une façon, qui me fait craindre que ce ne soit le vice qui étaye cette indigne association. Quelques frêles que dussent être ces sociétés, peut-être sont-elles plus difficiles à rompre que celles que la vertu soutient, et j’en redoute étonnamment les effets ; ils lient, prétend-on, leurs maîtresses entre elles, comme ils le sont eux-mêmes, et ce quadrille pervers est indissoluble, on me l’a dit à l’insçu de ma mère ; garde-moi le secret ; ce d’Olbourg… une maîtresse… Et quelle est donc la créature abandonnée… il est vrai que quand on n’est riche… Mon ami cet homme a une maîtresse ! et si cela