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Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/108

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pour améliorer une jouissance ; il est inoui comme on sent mieux ce qu’on croit prêt à nous échapper, moins on est sûr de renouveller, mieux on goûte ce qu’on obtient ; il faut avoir beaucoup connu pour décider sur ce qui est bon… Et que connait-on à dix-huit ans ? Estimant encore ses principes, croyant encore à la vertu, admettant des dieux,… des chimères,… chérissant tous ces préjugés, a-t-on conçu ces divins écarts, fruits du dégoût et de la dépravation, a-t-on l’idée de ces recherches délicieuses ; nées dans le sein de l’impuissance, il faut vieillir, vous dis-je, pour être voluptueux… On n’est qu’amant quand on est jeune, et ce n’est pas toujours à Cithère où la volupté veut un culte… Mais concluons monsieur de Valcour, je vous sermone et ne vous convaincs pas… Qu’elle est votre dernière résolution ? — De mourir plus-tôt mille fois que de renoncer à mon Aline. — Vous vous attirerez bien des maux. — Je les braverai tous, aimé d’elle. — Voilà donc votre dernière réponse ?