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Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/110

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l’a fait… me proposer de vendre mon amour pour Aline !… Juste ciel ! toutes les gouttes de mon sang, versées l’une après l’autre, ne m’y feraient pas renoncer, et le trône de l’univers fût-il là pour prix de mon sacrifice, fût-il en parallèle avec les plus affreux tourmens, je ne balancerais pas une minute.

J’attends vos ordres, madame,… mais non pas sans inquiétude, non sans éprouver comme vous, au fond de mon cœur, le pressentiment de l’infortune… Moi qui voulois vous inspirer du courage… Hélas ! je sens que j’ai besoin du votre… Cachez cette scène à votre Aline ; elle augmenterait ses inquiétudes… Instans fortunés du repos et de félicité, ne luirez-vous jamais pour nous !