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Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/126

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fait hier, m’a-t-il dit, n’est que le très-léger échantillon de ce que mon ami vous prépare ; c’est lui que vous avez trahi, c’est donc à lui à se venger ; je vous l’amènerai incessamment, apprêtez-vous à le recevoir, et tachez sur-tout de l’attendrir, comme vous l’essayâtes hier avec moi, par le moyen de ces deux grands yeux bleus, inondés d’un ruisseau de larmes, dont l’effet, comme vous voyez, n’a pourtant pas été très-sûr… Nous avons le malheur, nous autres gens de loi, d’être un peu blazés sur tous ces beaux secrets de femmes… Ne dirait-on pas que je vous ai pulvérisé… Voyons… Ses regards se sont rassasiés des vestiges de son intempérance, il les a contemplé long-temps avec une curiosité féroce… il les a renouvellées…

 

Ensuite il a appelé l’homme qui me garde ici, il lui a recommandé de me veiller avec plus de soin que jamais, et de m’ôter, surtout, les moyens de m’entretenir ou verbalement ou par lettres, avec qui que ce pût