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Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/145

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que ces réminiscences fâcheuses qui la bourrellent quelquefois, s’éteignent à mesure que l’on les nourrit et que la façon la plus sûre de les anéantir est de leur donner de l’aliment, au lieu de s’arrêter alors, on redouble, l’excès de la veille allumant les désirs, ne sert qu’à faire inventer de nouveaux projets pour le lendemain ; et l’on arrive ainsi sur le bord de la tombe sans s’être occupé de la chûte un seul jour. Une fois là, que devient-on ? Tous les préjugés renaissent, et l’on expire en désespéré.

Voilà pourtant quel sera ta fin, je te vois d’ici entouré de prêtres, te prouvant que le diable est là qui t’attend, et toi frémir, pâlir, faire des signes de croix, abjurer tes goûts, tes amis, puis partir comme un imbécile. Et pourquoi seras-tu comme cela,… C’est que tu ne t’es point fait de principes, je te l’ai dit, c’est que n’écoutant que tes passions sans raisonner leur cause, tu n’as jamais eu assez de philosophie pour les soumettre à des systêmes