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Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/147

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et les momens qui doivent suivre l’apparition que j’ai faite ici bas, seront semblables à ceux où mon existence était nulle, je ne dois pas plus frémir pour ce qui suit, que je ne devais trembler pour ce qui précédait : rien n’est à moi, rien n’est de moi, toujours guidé par une force aveugle, que m’importe ce qu’elle m’a fait suivre.

Ne doute pas, mon ami, que ma fin ne soit tranquille avec de tels sentimens, je te le répète, il ne s’agit pas d’éloigner, il faut vaincre, il faut subjuguer, annéantir ; un seul préjugé en arrière suffit à notre désolation, et c’est à tous, mon ami, à ceux mêmes qui paraissent le plus respectables aux yeux des hommes, qu’il faut déclarer guerre ouverte.

Quoi qu’il en soit, à mon retour de Blamont, je n’ai rien eu de plus pressé que de vérifier le propos de cette petite créature, flatté de lui appartenir de tant de manières, j’aurais été désespéré, je l’avoue, de ne pas voir un de ces deux liens prêter des charmes à l’autre. Je ne te crai-