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Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/154

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quiétude, depuis que je sais que vos larmes et celles de ma chère Aline ont daigné couler sur mes maux. J’ai voulu vous écrire moi-même pour vous prouver que je suis aussi bien qu’on peut l’être avec deux coups d’épée, ni l’un ni l’autre ne sont dangereux ; l’un perce le haut de l’épaule gauche, c’est celui dont je souffre le plus ; l’autre est dans les chairs du bras droit,… je le sens à peine… C’est cette même main qui vous écrit :… c’est elle qui va vous raconter l’événement… Vous pardonnerez le style et les traits ; la tête qui dirige l’un, est un peu malade, et la main qui trace les autres[1] est encore bien faible.

Hier soir revenant de souper chez la comtesse des Barres, où j’allais pour prend-

  1. Les répétitions, les négligences de cette lettre, prouvent l’état de Valcour, et doivent convaincre le lecteur qu’on ne lui en impose pas, quand on lui garantit la véracité de cette correspondance.