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Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/158

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fuyaient, j’ai remis tranquillement mon épée… Mon laquais est accouru ; il a bandé, comme il a pu, mes plaies de nos mouchoirs, et, peu loin de ma porte, je me suis retiré heureusement sans aucun esclandre. Mon brave second est un peu blessé ;… et dans mon petit ménage de garçon, sans les soins de Déterville, je me serais peut-être trouvé mal-à-l’aise ; mais ce tendre et cher ami, accouru avec deux de ses gens qui me servent, ne me quitte pas lui-même d’une minute. Si j’avais suivi ses conseils, peut-être ce malheur ne me serait-il pas arrivé… Il me gronde,… il me soigne,… il me console,… il me parle de vous, quel malheur ne s’oublierait pas ainsi ? Je ne jouirais peut-être pas si bien de ces douceurs, sans l’accident qui m’est arrivé, tant d’amitié me le rend bien cher. Nous faisons l’un et l’autre mille combinaisons sur cet événement ; il y veut une origine que je n’admets point… J’ai tant de peine à croire ce qui répugne à mon cœur… Je suis si loin de supposer ce que