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Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/164

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tromper ;… si tu vas bien, pourquoi ne m’écris-tu point ? Ton état peut avoir changé depuis qu’on t’a quitté,… Repartez, barbare,… repartez,… dites lui qu’il trace un seul mot de sa main pour son Aline ;… qu’il dise qu’il va mieux… et qu’il l’aime…… Mais comme tout est froid à mes larmes, comme tous les cœurs sont insensibles à ce que je souffre ;… il n’y a que ma mère qui m’entende,… il n’y a que son ame à qui la mienne ressemble… Cruelle que je suis ! elle m’embrasse et je la repousse :… je lui demande Valcour,… je lui demande pourquoi elle ne veut pas me conduire à lui… si vous me le refusez, c’est qu’il n’existe plus :… et vous me le cachez :… vous craignez que je ne le suive ;… ah ! n’en doutez pas,… vos efforts seraient superflus ;… il ne serait rien qui pût me retenir… Moi,… vivre sans Valcour ?… exister dans un monde qu’il n’embellirait plus… Ah ! que ferais-je sur la terre après lui ?… Envoie-moi Déterville,