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Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/199

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à vous en demander une nouvelle preuve ; m’éloigner encore de vous,… m’en éloigner pour si long-temps… sans vous voir ; sans qu’il me soit permis de me jetter aux genoux de tout ce que j’adore… Auriez-vous la rigueur de m’y condamner ; je mets à vous demander cette grace les instances les plus vives dont mon cœur soit capable… Dans les premiers jours de votre arrivée à Vertfeuille,… pendant que vous y serez seule… une heure,… une seule minute ;… mais m’arracher,… mais quitter ma patrie sans jouir du bonheur de voir un instant tout ce qui m’y attache,… non, vous ne l’exigerez pas, vous ne me condamnerez pas à une privation qui me serait plus dure que la mort… Indiquez-moi les précautions à prendre,… tracez-moi la route à suivre, je ferai tout, j’obéirai à tout, il ne sera rien à quoi je ne me soumette pour obtenir la grace que j’implore, j’attends mon arrêt… Prononcez,… et convainquez-vous bien que d’un seul mot, vous allez me rendre le plus fortuné