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Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/228

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d’aller plus loin, que je dépose un moment dans ton cœur, le chagrin dévorant qui tourmente le mien.

Écoute les circonstances lugubres de cette dernière entrevue ; et dit, si tu n’y vois pas comme moi, l’arrêt du Ciel écrit en traits de sang.

Après t’avoir embrassé le 8 au soir, pour mieux déguiser encore mon départ de Paris, je résolus d’en sortir dans l’habillement de chasseur, qui m’était enjoint pour le rendez-vous. Ce fut donc en cet état que je voyageai, seul, et à pied, jusqu’à Orléans, tandis que mon laquais, escortant mes malles, allait m’attendre à Montargis ; peu au fait de la route qu’il fallait suivre pour gagner d’Orléans le village indiqué, m’imaginant néanmoins avoir plus de temps qu’il n’en fallait pour m’y trouver à l’heure prescrite, je partis de la ville le quinze, à environ sept heures du matin… Mais quelle fut ma surprise, lorsqu’après avoir marché dans la forêt jusqu’à près de midi,… m’informant d’un bucheron si j’étais loin de