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Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/251

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fardeau qu’il nous faille traîner malgré nous !… cette ame… image du Dieu qui l’a crée, un peu plutôt dégagée de ses liens, n’en revolera pas moins pure dans le sein de son père. Si ce n’est que pour languir, que ces ames sont quelqu’instans enfermées dans nos corps, si leur véritable destination est près du Dieu dont elles émanent, pourquoi ne pas les y réunir ? L’envie de se rejoindre à son auteur, peut-elle donc jamais être un crime ? C’est l’être qui croit que tout périt avec lui… dont la faible imagination ne peut s’élever au sublime dogme de l’immortalité de l’ame, qui doit craindre la mort, et frémir de se la donner ; mais celui qui ne voit l’enveloppe grossière qui captive cette brillante portion de son Dieu, que comme une prison où rien ne l’oblige à s’arrêter, peut en détruire les liens quand on les lui rend trop aigus ;… celui qui ne voit cette vie que comme un passage, peut se détourner vers l’hospice, quand on sème sa route d’épines… Quelle atteinte reçoit-elle donc