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Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/257

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récits qui charmaient les objets de ta tendresse ; vois maintenant les traits de cette plume funèbre, comme autant de serpens cruels qui vont déchirer ton cœur ; frémis en ouvrant ce paquet, je ne te dirai point, ranime ton courage ;… je ne t’engagerai point à te consoler. Je te connaîtrais mal ou t’estimerais peu, si tels étaient les accents de la voix qui te parle,… non,… lis, et meurs… Je ne te retiens plus à une existence trop cruelle pour toi, après les pertes que tu viens de faire… Renonce à la vie, Valcour, elle ne peut plus t’offrir que des épines, unis ton ame à celles de tes amies… encore une fois, lis, te dis-je, et descends au tombeau.

À peine eus-je appris l’état de madame de Blamont, que je courus à Vertfeuille, on venait de m’envoyer un homme à cheval pour me prier de ne pas perdre un instant ; le même courrier m’apportait une lettre pour le comte de Beaulé, qu’on invitait à se joindre à moi ;… il venait de partir la veille pour des inspections pressées sur les côtes ;