Aller au contenu

Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/269

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mon ami, me dit-elle ;… je ne verrai jamais ma fille heureuse ? Hélas ! je ne désirais la vie que pour accomplir son bonheur,… je n’en jouirai jamais,… le ciel ne le veut point… J’osai croire en ce moment que rien ne devenait plus expressif que mon silence,… je baissai les yeux et je me tus.

Vous ne me répondez pas, Déterville ?… et je pris une de ses mains que je pressai contre mes lèvres. Vous ne me répondez pas, répliqua-t-elle une seconde fois… Ici la nature l’emporta sur le courage ; elle eut une crise violente, et me tendant les deux bras,… je suis prête, mon ami,… je suis prête ;… mais cette chère Aline,… je l’abandonnerai donc,… je la laisserai donc sans soutien au milieu des dangers qui l’environnent !… Je n’aurais pas cru que le ciel l’eût permis… N’importe, ce n’est pas à moi à scruter ses ordres, je ne dois que m’y conformer… Alors elle me pria de lui faire venir son curé, et de me charger entièrement d’Aline pour deux heures, sans lui permettre d’entrer. Cette commis-