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Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/28

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vous : donc aucune grande action dans l’aumône que vous venez de faire… une volupté satisfaite et pas l’apparence d’une vertu ; mais que deviendra-t-il ce choix, quand après vous avoir prouvé qu’il n’a rien de bon, on vous fera voir tout ce qu’il peut avoir de funeste. En payant le bijou, vous entreteniez l’industrie, vous encouragiez les arts ; en préférant l’aumône, vous n’avez fait qu’un fainéant, un ingrat ou un libertin qui, si, comme je viens de vous le dire, ne trouve plus demain de bourse ouverte comme la vôtre, ira le jour d’après, se les faire ouvrir à coups de poignard. Votre refus, votre résistance, tous les mouvemens vraiment vertueux qu’il vous plait de nommer dureté, rendaient à ce malheureux l’énergie que votre aumône lui enlève ; repoussé par-tout comme de vous, il allait chercher du travail, et votre prétendu dureté rendait un homme à l’état tandis que votre bienfaisance mal-entendue l’envoye tôt ou tard à l’échafaud ; mais que ce ne soit plus ce bijou que nous mettons en pa-