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Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/299

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plainte juridique. — Et contre qui, dit le président ? — Mais, monsieur, ces choses-là ne doivent pas rester impunies ; vous, messieurs, qui en punissez jusqu’au soupçon le plus impossible[1], devez savoir mieux que nous la nécessité de sévir contre de telles horreurs. — Soit, dit le président, mais comme je suis loin d’admettre votre soupçon, qu’en le formant il tombe inévitablement sur tout ce qu’il y a eu d’honnêtes-gens autour de ma femme depuis trois mois ; et que, dénué de preuves, comme nous le sommes, nous ne ferions jamais de cela que du bruit et pas le moindre exemple. Je suis pleinement convaincu que le plus sage est de rester dans le silence et de revenir comme moi, monsieur, à l’opinion qu’un tel crime, sans fondemens, sans motifs, devient absolument inadmissible. Sur-le-champ il changea de discours, évitant avec le plus grand soin de reparler d’Augustine. Le souper fait, il fut se coucher ;… mais, ô comble d’horreur, pourquoi

  1. Voyez la page 316 de ce volume-ci.