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Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/304

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de Dolbourg… Je n’ai vu de ma vie un mouvement aussi violent que celui que fit ici cette fille à-la-fois courageuse et infortunée… Ô mon ami ! me dit-elle en se levant, il n’est donc plus rien dans le monde qui puisse maintenant m’empêcher de me rejoindre à ma mère !… — Asseyez-vous Aline, lui répondis-je, je croyais trouver en vous de la force, et vous ne me montrez que du désespoir ; rien ne peut rompre les résolutions de votre père, mais il vous reste des moyens d’échapper aux nœuds qu’il vous destine. — Et quels sont-ils ? — Écoutez-moi, et sur-tout calmez-vous. Elle s’assit et me prêta toute son attention. — Je ne vous conseillerai point le parti du cloître, lui dis-je alors, envain le proposeriez-vous on s’y refuserait assurément ; mais voici ce que mon amitié vous dicte. Que votre soumission fléchisse d’abord votre père, ne lui montrez qu’obéissance et respect pendant la route… Arrivée au château, tâchez d’entretenir Dolbourg seul, témoignez-lui vivement l’insurmontable aversion