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Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/308

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mais possible, ou non, je ne serai jamais la femme de Dolbourg ; et me prenant par les deux mains : — maintenant, dites-moi, mon ami, si vous croyez qu’il y ait au monde une créature plus malheureuse que moi ? assurément, lui dis-je, il y en a, il s’en faut bien que votre sort soit désespéré, peut-être même êtes-vous moins à plaindre aujourd’hui que je ne vous le croyais hier. — Mon ami, me dit-elle, en se tournant vers la fenêtre, il fait jour, vraisemblablement, nous allons bientôt nous séparer, et se jetant dans mes bras,… oh mon cher Déterville ! ce nouveau coup de foudre sera bien terrible pour moi ; mais avant qu’il ne m’écrase, ne me refusez pas la faveur que je vais vous demander. — Qu’exigez-vous, Aline ? ne connoissez-vous pas tous vos droits sur mon cœur ? — Je veux aller embrasser encore une fois ma mère,… ou vous ne m’avez jamais aimée, ou vous m’accorderez cette consolation, je vous crains, lui dis-je, votre tête est trop vive, votre cœur trop ardent,… ce spectacle est