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Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/311

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elle élance ses bras autour du col de cette mère adorée ; l’arrose de ses larmes ; l’accable de ses baisers, et lui adresse des mots si tendres ;… lui fait des questions si touchantes, que la crainte de la voir succomber à cet excès de sensibilité me fait approcher d’elle, et la supplier de ne pas s’abandonner ainsi ; mais comme elle me résistait, comme elle n’écoutait,… comme elle n’entendait plus que sa douleur, le curé survint et lui fit les mêmes instances, elle craignit alors d’avoir manqué de respect ; cette tendre fille sans cesse occupée de ses devoirs, y sacrifiant toujours les passions les plus ardentes de son ame, se retira en baissant les yeux, et se replaça à genoux au pied du lit pour partager un instant les prières avec les deux honnêtes ecclésiastiques qui s’étaient chargés de ce soin. Ce fut en ce moment que je lui annonçai tout bas le legs des cheveux que lui faisait sa mère ; je lui dis que j’allais les couper pour les lui remettre tout de suite. Cette nouvelle remplit son ame de