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Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/317

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dit qu’on mît deux perdrix ; j’aime à la folie celles de Vertfeuille, elles ont bien plus de goût que celles de Blamont : Aline, vous en mangerez une ? — non, mon père. — C’est que la journée est bien longue ; il y a vingt-cinq lieues de traverse, j’ai six relais, nous n’arrêterons pas ; nous aurons des biscuits dans la voiture, mais cela ne nourrit point. — On servit ; le président mangea ses deux perdrix, but autant de bouteilles de vin de Bourgogne, et causa avec les différentes personnes dont la salle était remplie, pendant que dans une ambrazure, Aline et moi fumes nous entretenir encore un moment.

J’achevai de raffermir son cœur ; elle me témoigna mille caresses,… et comme en s’ouvrant à l’amitié, son ame était prête à se fendre ; je fis semblant de ne rien voir : elle me pria de t’écrire, et ton nom n’eut pas plutôt volé sur ses lèvres que ses yeux s’inondèrent :… Je rompis encore ces nouvelles effusions ; je craignais une crise affreuse ; et quand l’ins-