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Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/32

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vont quelquefois bien loin : ce qu’on prend en elles pour de l’insouciance ou de la cruauté, n’est qu’une manière à elles seules connue, de sentir plus vivement que les autres ; il y a des sensations qui ne sont pas sues de tout le monde ; or les rafinemens ne viennent que de délicatesse ; il est donc possible d’en avoir beaucoup, quoiqu’on soit remué par des choses qui semblent l’exclure[1] ; que dis-je ? ce genre de choses peut devenir ce qui irrite le plus dans des ames parvenues à ce dernier excès de finesse, ensorte qu’il y aurait alors un désordre prononcé, une contrariété surprenante entre la sensation de l’ame simplement organisée, et celle que je veux peindre ; qu’il résulterait peut-être de ce désordre que, ce qui affecterait vivement l’une dans un sens, affecterait l’autre en un sens tout contraire ; cette différence marquée dans l’organisation, est l’excuse des systèmes, comme elle est celle des mœurs ;

  1. Voyez la note de la page 7.