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Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/342

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d’un plus long délai, et, s’approchant de la fenêtre, elle en considère l’élévation, elle la mesure des yeux, elle avait plus de quatre-vingts pieds de hauteur, et au bas était un fossé de trois toises de large, et entièrement plein d’eau ;… et bien Julie, me dit-elle, après un peu de réflexion,… tu le vois, voilà nos projets impossibles. — Plus que vous ne pensez, répondis-je avec douleur, nous sommes observées de partout, c’est ce qui met le comble à l’horreur de notre sort ;… regardez, lui dis-je, en lui montrant l’autre côté du fossé, appercevez deux hommes qui ne quittent jamais notre fenêtre de vue, et si je fais le moindre pas dans la maison, je suis partout suivie par deux autres. Notre position est affreuse. — Je le sens, me répondit Aline, aussi ne me reste-t-il qu’un parti à prendre… ne la comprenant pas, j’osai lui dire que dans la terrible circonstance où elle se trouvait, le seul était de fléchir ;… mais sans en entendre davantage, elle me repoussa avec humeur, je te croyais mon amie, me dit-