Aller au contenu

Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/385

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

lusion te la présente, ce ne sera plus que comme ces rayons de lumières colorant encore la cime des Alpes, quoique l’astre soit déjà dans le sein des ondes.

Aime-moi, Valcour, aime-moi :… chéris toujours celle qui préféra la mort au déshonneur, et reste-lui fidèle jusqu’au dernier instant de ta vie… Le monde t’offrira des créatures plus belles, il ne t’en donnera pas de plus tendres… Aucune des caresses dont tu t’enivrerais dans les bras d’une autre, ne vaudrait un soupir de la flamme d’Aline, et tu ne les aurais pas cueillies, que tu serais déchiré de remords… Rappelle-toi souvent nos anciennes amours, tache de trouver dans le souvenir des plaisirs passés, la force nécessaire à endurer les maux présents…… Adieu Valcour. Je dois enfin prononcer ce mot,… mes larmes se répandent… mon sang se glace en l’écrivant,… mes yeux se tournent vers toi,… ils te cherchent,… et ne te rencontrent plus,… je ressemble à la jeune biche qu’on arrache au sein de sa mère…