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Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/52

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mal connus de vous si vous alliez le supposer !

Quand j’ai revu cette maison où vous veniez si librement autrefois… Quand je me suis rappelé les charmes de vos anciennes visites, je ressentais encore cette émotion délicieuse qui m’agitait en vous attendant… J’éprouvais ce trouble divin du choc des rayons de nos yeux… J’errais de fauteuils en fauteuils ; j’aimais à reconnaître ceux qui nous avaient servi… Placée dans l’un, vous supposant dans l’autre, je vous adressais quelquefois la parole, comme si vous aviez pu m’entendre, et trompée par de si douces illusions, je me croyais encore un instant heureuse ; mais venons à quelques détails, vous en exigez, il est juste que je vous en donne.

Le président, prévenu, attendait ma mère ; il l’a reçue à merveille ; il y a mis jusqu’à de l’intérêt et des caresses… Vis-à-vis de moi d’abord un peu d’embarras, mais il s’est remis bientôt, et m’a donné les noms les plus tendres, en m’assurant