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Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/58

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devons à l’être suprême… Nous nous dirons quelques mots,… nous nous remettrons nos lettres, et nous n’en sortirons jamais sans nous jurer de nous aimer, et sans demander pardon à Dieu d’oser nous le dire là… Mais ce Dieu bon voit le fond de nos cœurs… Il voit que si nous désirons d’être réunis, c’est pour l’aimer, le servir, le glorifier de concert… Savez-vous, mon ami, que de rendre ensemble des graces à l’éternel, est une des choses que je mets au rang de nos plus délicates occupations ; il me semble que le culte émané de deux cœurs enflammés d’amour, doit nécessairement devenir et plus tendre et plus pur. Ce n’est point par des ames indifferentes que le plus saint des êtres veut être servi ; un amour honnête et légitime, ne doit rendre les cœurs que plus dignes de lui être offerts.

Mais à propos, si j’étais jalouse, de quel œil verrais-je toutes ces parties de spectacles avec ma sœur ? Vous savez, sans doute, qu’ils sont tous partis pour la Bretagne ; ma mère leur a donné à sou-