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Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/97

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LETTRE XLVI.


Valcour à Madame de Blamont.


Paris, ce 20 janvier.



Je viens d’avoir une visite singulière, madame, ce qui s’y est passé me paraît tellement essentiel, que j’ai cru que vous me permettriez de vous en faire part à l’instant. Il était environ dix heures du matin et je me préparais à sortir, lorsqu’on m’a annoncé monsieur le président de Blamont. — Puis-je savoir, lui ai-je dit, monsieur, ce qui me procure l’honneur d’une telle attention de votre part ? — Vous devez vous en douter. — Je l’ignore, mais si vous vouliez vous asseoir un instant, vous seriez plus à l’aise pour me l’expliquer. — Je ne viens ici ni pour vous faire des politesses, ni pour en recevoir. — Si cela est, restons debout ; mais expliquez-vous promptement, parce que des affaires m’appellent ailleurs. — J’y mettrai le temps qu’il me faut et