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Page:Sade - Cahiers personnels, Adélaïde de Brunswick, Pauvert, 1966.djvu/214

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ADÉLAÏDE DE BRUNSWICK

— Monsieur, dit Mers bourg, on vous supposerait l’envie d’insulter ce prince.

— Comment cela serait-il, puisque je ne le connais pas ? Non, monsieur, je n’insulte point les gens ; je me contente de les instruire quand ils veulent l’être, et sous ce rapport, messieurs, continua ce personnage en ne s’adressant qu’à Frédéric et à Mersbourg, je vous invite l’un et l’autre à venir prendre le café chez moi. Je vous dirai des choses qui vous intéresseront et vous surprendront au dernier point.

Frédéric et Mersbourg ayant consenti à suivre cet homme singulier, il les mena dans une petite rue très obscure, où était une maison d’assez mince apparence, au plus haut de laquelle il fit monter ceux qui l’accompagnaient.

On entra dans un cabinet, au milieu duquel se voyait une glace inclinée ; auprès était une table soutenant trois ou quatre vieux in-folio.

— Messieurs, dit le maître du logis en se tournant vers ceux qu’il amenait, vous êtes ici chez le plus célèbre nécromancien de l’Europe, et si cet étranger, poursuivit-il en désignant Frédéric, désire s’instruire, je vais lui faire voir dans cette glace tous les événements auxquels il doit s’attendre le reste de ses jours.

— Nous voilà chez un fou, fit Mersbourg bas à son prince.