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Page:Sade - Cahiers personnels, Adélaïde de Brunswick, Pauvert, 1966.djvu/235

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ADÉLAÏDE DE BRUNSWICK


fixe, et c’est partout et chez tout le monde que nous devons réclamer Adélaïde.

— Mon prince, dit le comte, peut-être feriez-vous mieux de retourner dans vos états, de faire publier son innocence et d’engager par le même manifeste tous ceux qui peuvent avoir de ses nouvelles de vous en faire part à l’instant.

— Ce moyen nuirait à sa réputation en donnant trop de publicité à ses fautes. Gardons-nous de nous en servir ; des recherches secrètes feront moins de bruit.

— Poursuivons-les donc, dit Mersbourg.

Nos deux braves se déterminent à parcourir cette partie de la Souabe et de la Franconie dans laquelle ils viennent d’entrer.

Ils étaient près de Francfort-sur-le-Main, lorsqu’ils découvrirent à droite une forteresse appartenant à l’empereur. Quoique brouillé avec ce prince, Frédéric crut qu’à la faveur de son déguisement il ne courrait aucun risque d’y entrer. Il s’y décide, encouragé par l’espoir d’y retrouver sa femme, puisqu’on lui avait parlé de tours et de châteaux. Il se présente aux gardes, et se réclamant du titre de Chevalier protecteur de l’Ordre et du beau Sexe, il demande s’il y a sûreté. Les soldats vont avertir le commandant qui, rempli d’urbanité, s’empresse de venir lui-