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Page:Sade - Cahiers personnels, Adélaïde de Brunswick, Pauvert, 1966.djvu/240

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ADÉLAÏDE DE BRUNSWICK


les signes de la domination universelle, et que ton nom, associé à tous les genres de gloire et répété par eux d’âge en âge, soit retracé en lettres d’or au temple de l’immortalité la plus auguste époque des siècles ! Sur ces trônes demi-brisés s’élèveront bientôt ceux qui, par une sage confédération, doivent à jamais fixer le sort du monde, et l’astre pâlissant sur l’Allemagne ranimera dès lors ses rayons à ceux de la triple couronne de ce héros que le saint des saints enverra peut-être des bords du Jourdain, comme son fils pour régénérer l’univers !

— Vous avez raison, dit Frédéric. Peut-être, pour mon propre compte, ne devrais-je pas être de votre avis, mais il est sage, et je m’y rends.

— Ce bonheur que j’invoque sera peut-être un jour goûté par l’Allemagne, dit l’officier. En attendant, je trouve que Henri vient de montrer bien de la faiblesse dans l’événement de la Saxe.

— Comment donc ? dit Frédéric.

— Eh ! quoi, expliqua le commandant, n’est-ce donc pas de la faiblesse que de s’être retiré des frontières du pays sur la lettre que lui adressa Frédéric ? Il en est résulté des choses fâcheuses pour ce prince, j’en conviens ; mais il valait mieux entrer dans ses États que de s’en retirer