Aller au contenu

Page:Sade - Cahiers personnels, Adélaïde de Brunswick, Pauvert, 1966.djvu/299

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
279
ADÉLAÏDE DE BRUNSWICK


suivant l’usage de tous ces coquins, la première chose qu’il fait est d’aller porter l’argent à son maître, en lui rendant compte de ce que l’on avait exigé de lui pour cette somme.

À l’instant, Bathilde est amenée chez le chef. On lui demande raison de sa conduite : il lui devint facile de répondre.

— Mais les deux personnes qui sont avec vous ont-elles aussi de l’argent ?

— Je l’ignore.

— Écoute, lui dit Krimpser, ta vie dépend des aveux que tu vas faire. Ne me déguise rien, je te le conseille ; songe que la mort est là : quels sont les gens qui t’accompagnent ?

Bathilde effrayée raconta naïvement l’histoire de Bade dans le détail de laquelle se trouvaient tous les développements relatifs au baron Dourlach.

— Mais cette femme que l’amour de ce jeune homme a enlevé à celui du margrave, quelle est-elle ?

Ici, Bathilde combattue imagina que la vérité, en la mettant à couvert, pouvait également devenir fort utile à sa maîtresse. Elle avoua donc tout ce qui concernait elle et la princesse.

— Quoi ! dit Krimpser, avec la plus grande surprise, votre maîtresse est Adélaïde de Brunswick, princesse de Saxe ?