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Page:Sade - Cahiers personnels, Adélaïde de Brunswick, Pauvert, 1966.djvu/325

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ADÉLAÏDE DE BRUNSWICK


secret de celui qui ne m’est rien, quand cette révélation peut intéresser le sort d’une cité où je trouve aujourd’hui mon asile. Cependant tranquillisez-vous, Antoine, vous ne serez pas plus trahi qu’aimé ; je dois rester dans la plus parfaite indifférence, et sur un homme dont le secret ne peut être à moi, et sur la révélation d’un secret qui pourrait me donner à lui.

Antoine voulut encore retenir Adélaïde, mais ce fut en vain. Elle gagna sa gondole en hâte, et elle était déjà retirée chez elle que Contarino fut convenu avec lui-même s’il avait bien ou mal agi.

Vingt-quatre heures ne se passèrent pas sans qu’Antoine désirât de revoir celle qu’il aimait. Un grand dîner que sa mère donnait ce jour-là lui en fournit l’occasion. Adélaïde y fut invitée, et, sortant de table, la conversation de la veille se renoua entre Antoine et la princesse de Saxe. Le plus grand silence devenant le devoir de celle-ci, elle l’observa rigoureusement, mais Antoine le rompit bientôt.

— Vous exigez une chose de moi, madame, lui dit-il, à laquelle tient à la fois le sort de la République, les jours de ma famille et les miens ; mais la récompense que vous attachez à la révélation de cette chose est trop précieuse pour