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Page:Sade - Cahiers personnels, Adélaïde de Brunswick, Pauvert, 1966.djvu/361

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ADÉLAÏDE DE BRUNSWICK

Il existait alors, près de Nuremberg, une célèbre abbaye de filles de l’ordre de Saint-Benoît, réformée par sainte Scholastique, sa sœur. Cette maison venait de se soumettre depuis peu aux règles les plus rigoureuses. Relâchée ensuite pendant quelque temps, elle reprit enfin sous sainte Claire toute la rigueur qu’elle avait eue au XIe siècle.

Adélaïde, curieuse de visiter une maison qui aurait peut-être un jour, disait-elle en souriant, quelque rapport avec elle, proposa ce petit voyage à sa fidèle compagne. En conséquence, le lendemain de son arrivée à Nuremberg, la princesse monta à cheval avec Bathilde, et toutes les deux se rendirent seules au monastère situé dans une vallée profonde, aussi sombre qu’agreste. Ce fut dans un ermitage situé sur le penchant de la colline que nos voyageuses laissèrent leurs chevaux et prirent pour les guider dans ce précipice le saint homme, habitant de l’ermitage dont nous venons de parler, et ce fut de là qu’elles commencèrent à descendre à pied.

— Vous venez visiter cette maison dans le meilleur temps, mesdames, leur dit l’ermite ; c’est pendant cette semaine que nos saintes se livrent à leurs exercices les plus pieux.

— Madame, dit Bathilde en se rappelant une