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Page:Sade - Cahiers personnels, Adélaïde de Brunswick, Pauvert, 1966.djvu/387

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ADÉLAÏDE DE BRUNSWICK


Frédéric et le retour de la princesse et son raccommodement avec son époux. Des ambassadeurs du duc de Brunswick arrivèrent chargés de présents et de félicitations, et l’on ne s’occupa plus que de plaisirs.


— Ô Bathilde ! dit un jour Adélaïde à l’aimable compagne de ses voyages, maintenant sa première dame d’honneur, ô ma chère Bathilde, je crains bien de n’avoir pas persuadé mon époux : que veux-tu qu’on dise quand le cœur n’inspire rien ? Je n’ai ni la fausseté nécessaire à une femme infidèle, ni la force de cesser de l’être.

— Comme le marquis de Thuringe vous adore, madame !

— Te parle-t-il quelquefois de moi ?

— Pendant toutes les fêtes, il ne s’occupait que de vous, et s’il vous quittait un instant, ce n’était que pour me parler du bonheur qu’il avait d’être enfin rapproché de tout ce qu’il aimait.

— Et Frédéric ne te parle jamais ?

— Bien rarement, madame ; on ne distingue en lui que de la contrainte et de l’affectation.

— Combien je redoute de le voir encore tramer quelque chose contre la tranquillité de mes jours !… et que dis-tu de Mersbourg ?