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Page:Sade - Cahiers personnels, Adélaïde de Brunswick, Pauvert, 1966.djvu/81

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NOTES SUR M. DE SADE

Ce système de dénégation suivi avec tous les personnages importants qui, venant visiter la maison de Charenton étaient mis en rapport avec lui, n’eut jamais de succès. Un vénérable prince de l’Église[1], M. le cardinal de Beausset, étant venu à la maison de Charenton, fut mis en rapport avec de Sade qui le harangua, dit-on (ce que je ne crois pas) : mais ce qu’il y a de certain, c’est qu’après une longue conversation qui eut lieu, sans témoin, dans le vaste jardin de l’établissement, le cardinal, fortement ébranlé sur la culpabilité de de Sade, fut mis à même de consulter plus tard le dossier de celui-ci à la préfecture de Police et de reconnaître qu’il avait été trompé[2].

Je dois déclarer en terminant que je n’ai jamais entendu rien dire sur M. de Sade, qui jouissait d’une grande liberté de communication avec le dehors, qui pût, en aucune manière, justifier la réputation que lui avait attirée ses écrits et les faits dont on l’accusait.

J’autorise la publication de ces Notes.
L.-J. Ramon.
Décembre 1867.
  1. « Le docteur Ramon se trompe sur la qualité de M. de Beausset. Il confond le cardinal de Beausset avec M. le baron de Beausset, préfet du Palais sous Napoléon Ier. C’est auprès de ce dernier que le marquis de Sade invoquait un degré de parenté ou d’alliance. » (Note d’Alfred Bégis.)
  2. (Note de l’éd.)