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Page:Sade - Dorci, ou la Bizarrerie du sort, 1881.djvu/28

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resta jusqu’au bout sain et robuste de corps, et mourut doucement, presque sans maladie, le 2 décembre 1814.

Son crâne fut étudié par les disciples de Gall, qui y trouvèrent une grande ressemblance avec le crâne d’Héloïse. Cette grave bouffonnerie n’a aucune importance, puisque l’étude des bosses de la tête en apprend sur le moral de l’homme exactement autant que le vol des oiseaux et la position des astres. C’est le cerveau qu’un physiologiste moderne aurait examiné, et c’est dans la substance grise centrale de la couche optique qu’il aurait cherché la lésion, car c’est là que sont disséminées les incitations génitales dont la perversion était notoire chez ce sujet[1]. Mais il n’aurait probablement rien trouvé. On a étudié le cerveau de gens affectés de satyriasis sans y rien remarquer d’anormal. S’il est certain que le marquis de Sade

  1. Luys, le Cerveau, p. 222. Ce savant physiologiste ajoute, dans son remarquable livre : « Il a été jusqu’à présent impossible de déterminer d’une façon précise, soit le noyau spécial qui leur est réservé (aux incitations génitales) dans la couche optique, soit le territoire où elles opèrent leur dissémination dans les réseaux du sensorium. »