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Page:Sade - Histoire secrète d’Isabelle de Bavière, reine de France, Pauvert, 1968.djvu/139

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ISABELLE DE BAVIÈRE

Mais une circonstance vient à l’appui de ces réflexions et les fortifie ; elle achèvera de nous convaincre que ce n’était nullement le bien de la France que voulait Isabelle, mais son assujettissement aux Anglais, et cela par tous les motifs d’intérêt que nous venons de développer.

Il ne tenait alors qu’à la cour de France de rentrer dans la province de Guyenne, presque entièrement occupée par les Anglais, et cependant, on n’en fit rien. Recouvrer d’anciennes possessions n’est nullement le désir de ceux qui ne cherchent qu’à en aliéner de nouvelles, non : voir dominer ces provinces par les Anglais, voir démembrer la France entière, l’asservir totalement à ses rivaux, telles sont les seules vues de la femme ambitieuse qui la gouverne, et dont les plans secrets et dissimulés l’emportent toujours en adresse sur ceux mêmes qui travaillent dans un sens égal.

Quoique l’intérieur de la France fût tranquille, les exactions arbitraires, les impôts forcés, tout existait, comme si les besoins de l’état l’eussent encore exigé ; et c’était à qui des princes ou de la reine se feraient la meilleure part des dépouilles publiques. Ce fut alors que l’amant d’Isabelle ou plutôt le complice de tous ses crimes, que le duc d’Orléans, enfin, se fit donner par ses oncles la commission de pacifier les troubles de Bretagne,