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Page:Sade - Histoire secrète d’Isabelle de Bavière, reine de France, Pauvert, 1968.djvu/173

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ISABELLE DE BAVIÈRE

Le clergé refusa de payer ; tout s’aigrit, tout s’envenima ; le mécontentement fut à son comble, et d’Orléans perdit dès lors le peu qui lui restait de la considération générale et de l’amitié des Français. Il eut peur, il fallut revenir sur ses pas : tels sont les effets de l’imprudence d’une part, et du despotisme de l’autre. Reculer est une faiblesse bien dangereuse pour un prince. Personne ne sut gré au jeune duc de sa révocation ; mais on le blâma de sa débilité, et la honte seule fut son partage.

La fierté d’un souverain ne s’allie point avec des démarches rétrogrades : qu’il prenne garde à celles qu’il fait, mais que pour son honneur il les soutienne, quelles qu’elles soient.

Le duc de Bourgogne témoigna beaucoup d’humeur de ce qui s’était fait sans sa participation. Il assura que malgré l’offre de cent mille francs qui lui avait été faite pour tout ratifier, il n’avait voulu consentir à rien. Il écrivit encore au Parlement, et parut enfin en personne pour démentir ce qu’on avait dit et mettre ordre à tout ce qu’on avait fait ; mais ce ne fut qu’en armes qu’il se montra ; plusieurs de ses vassaux lui conduisaient des troupes. Le duc d’Orléans crut qu’il était prudent de se mettre en défense, il le fit : les environs de Paris se couvrirent d’Orléanais et de Bourgui-