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Page:Sade - Histoire secrète d’Isabelle de Bavière, reine de France, Pauvert, 1968.djvu/175

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ISABELLE DE BAVIÈRE


cicatriser les plaies qui affligèrent si longtemps la nation qu’avaient perdue les crimes de sa mère.

Les désordres multipliés du duc d’Orléans, la faveur que lui prodiguait Isabelle, les préférences marquées qu’elle lui accordait toujours sur les autres princes, firent soupçonner à tous ceux qui connaissaient son intrigue avec d’Orléans que le dauphin dont elle venait d’accoucher appartenait bien moins à son mari qu’à son beau-frère ; et combien ces idées acquéraient-elles de force aux yeux de ceux qui s’apercevaient des dégoûts multipliés qu’elle éprouvait chaque jour pour son mari. Ce qu’il y a de certain, c’est que les Anglais se réunirent à nouveau pour lui adresser des reproches auxquels elle ne répondit jamais qu’avec l’impudence du cynisme. Il était également facile de voir à quel point le duc d’Orléans partageait avec sa maîtresse l’éloignement qu’elle avait pour Charles. Dans un démêlé assez maladroit que Louis eut avec Henri d’Angleterre, le duc ayant reproché au monarque d’avoir manqué d’une manière atroce à Richard son prédécesseur, Henri répliqua : « Plût à Dieu que vous n’ayez pas eu de procédés plus injustes envers votre souverain ! »

Et qui inspirait au duc naturellement brave, loyal et franc, qui lui inspirait les procédés qu’on