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Page:Sade - Histoire secrète d’Isabelle de Bavière, reine de France, Pauvert, 1968.djvu/185

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ISABELLE DE BAVIÈRE


de désapprouver le dangereux avis qu’on venait d’ouvrir et qu’il n’exigerait jamais de nouveaux subsides avant qu’on lui eût montré l’emploi de ceux dont le peuple gémissait encore ; qu’à l’égard de la guerre que l’on paraissait craindre, il ne la redoutait nullement, mais que si elle avait lieu, il offrait à la France sa noblesse, ses troupes et ses trésors. Il termina en assurant enfin que, si l’impôt passait, ni lui ni ses états ne contribueraient, et qu’il fallait que ceux qui avaient la faiblesse de ne rien opposer à d’aussi dangereux desseins fussent bien ennemis de la patrie ; que, pour lui, il jurait de la servir et de ne l’abandonner jamais, autant qu’elle ouvrirait les yeux sur ses véritables dangers.

Ce discours produisit tout l’effet qu’en pouvaient attendre les amis sincères du prince et de l’état.

Le jeune duc de Bretagne parla dans le même sens ; il offrit de plus d’accorder à la France tout le temps qu’elle voudrait, pour les sommes qu’il avait à réclamer.

Cependant l’édit passa : le duc d’Orléans était lieutenant-général du royaume ; personne n’osa lui résister. Le duc de Bourgogne, pour dernière ressource, publia dans Paris tout ce qu’il avait dit pour s’opposer à des vexations si onéreuses. De ce moment il devint l’idole du peuple, mais celui-ci