niant de la même hostie, comme cela se pratiquait
alors dans des cas semblables. Cette cérémonie fut
suivie d’un grand repas à l’hôtel de Nesle, où les
deux princes confirmèrent de nouveau les promesses
d’une inviolable amitié. Ils signèrent un
acte de confraternité, acceptèrent mutuellement
l’un de l’autre l’ordre de chevalerie, et ne se séparèrent
qu’avec mille protestations de vivre désormais
dans la plus étroite intelligence. Ils se revirent
au Conseil le mardi 22 ; se donnèrent en présence
du roi, de la reine et de toute la cour, les témoignages
de la plus singulière bienveillance, et
prirent les épices et burent le vin ensemble.
Le duc de Bourgogne fut invité par le duc d’Orléans à dîner pour le dimanche suivant : le duc Jean accepta… il accepta et il savait que le lendemain il devait faire assassiner celui qui lui donnait cette marque d’amitié[1] !
Enfin le jour qui suivit cette dernière entrevue, c’est-à-dire le mercredi 23, ainsi que les clauses en avaient été arrêtées avec Isabelle, le duc d’Orléans se rendit à ce qu’elle appelait son petit séjour, et que nous avons vu plus haut désigné par elle-
- ↑ À quel point l’intérêt qu’inspire ici le duc d’Orléans semble pallier tous ses crimes ! Crimes dans lesquels il était entraîné par une femme beaucoup plus fourbe et bien plus méchante que lui.