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Page:Sade - Histoire secrète d’Isabelle de Bavière, reine de France, Pauvert, 1968.djvu/341

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ISABELLE DE BAVIÈRE


vains, que nos maîtres eussent résolu de s’ensevelir sous les ruines de notre malheureuse patrie. »

Les choses, sous l’anarchie du comte d’Armagnac, étaient parvenues à un point que les Français, obligés de choisir entre deux partis également criminels, désiraient unanimement que si l’on ne pouvait obtenir une réconciliation générale, la victoire demeurât du moins à la faction bourguignonne.

Il fut enfin question de cet accommodement tant désiré, et que les deux partis devaient signer également. Le résultat était que la reine rentrerait dans Paris et que le dauphin gouvernerait l’état conjointement avec le duc Jean. Dès lors, la joie reparut sur tous les visages et la tranquillité sembla renaître.

Mais le connétable prévoyant les suites d’une pacification qui n’était nullement de son goût se hâta de venir à Paris. N’avait-il pas en effet tout à craindre, si le parti bourguignon, profitant de son absence, ou le subjuguait à son retour ou l’empêchait même d’arriver ? Quel fond pouvait-il faire sur un roi toujours disposé à se rendre au plus fort, ou sur un dauphin encore trop indécis pour lui être utile ? Il parut, et tout projet de pacification s’évanouit : la cour, les ministres, tout se prononça pour lui et ce fut sans peine qu’il fit rejeter un