Aller au contenu

Page:Sade - Histoire secrète d’Isabelle de Bavière, reine de France, Pauvert, 1968.djvu/387

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
367
ISABELLE DE BAVIÈRE


imaginait, il n’en fut pas moins bien dangereux pour son pays, qu’il eût peut-être rendu moins malheureux, sans les instigations du monstre dont il était l’agent.

Isabelle fit adresser au nom du roi à toutes les villes du royaume une déclaration fulminante dans laquelle elle ordonnait au nom du monarque, à tous les sujets, sous peine du crime de lèse-majesté, de se retirer du service du dauphin Charles, infracteur d’une paix deux fois consacrée par ses propres serments. Et afin que chacun connût les mauvaises intentions de ce jeune prince, nous voulons, faisait-elle dire au monarque, que ces présentes soient publiées deux fois.

Mais tout cela ne pouvait encore assouvir sa vengeance ni apaiser la haine qu’elle nourrissait contre un fils coupable, croyait-elle, d’un meurtre qui la privait du complice de tous ses crimes.

Plus elle était malheureuse, plus elle devenait redoutable. Se jetant alors avec impétuosité du côté des Anglais, elle les excita à se rapprocher d’elle pour agir de concert et avec plus de fruit. D’un autre côté, elle encourageait le jeune duc de Bourgogne à venir embrasser avec elle une vengeance que devait lui inspirer la nature.

Le jeune prince se rendit à cette invitation avec une chaleur qui ne pouvait que l’honorer, dès qu’il