Aller au contenu

Page:Sade - Histoire secrète d’Isabelle de Bavière, reine de France, Pauvert, 1968.djvu/391

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
371
ISABELLE DE BAVIÈRE


ne doit ses lauriers qu’à la rapidité de ses victoires, c’est un conquérant qui vient jouir de ses triomphes.

Lorsqu’il passa à Charenton, les habitants de Paris vinrent lui présenter des vins délicieux qu’il reçut avec la plus parfaite indifférence.

Il s’avança ensuite vers Provins. Ce fut de cette ville qu’il fit signifier son approche au roi qu’il détrônait ; mais, ainsi qu’il arrivait toujours dans des occasions importantes, la maladie de Charles ou se calmait ou redoublait chaque fois que l’on pouvait désirer ou craindre le retour de sa raison.

Isabelle, profitant de la circonstance, se fit aussitôt expédier, tant pour elle que pour le duc de Bourgogne, le pouvoir de représenter le souverain ; et c’était en vertu d’un acte signé par un fou et remis entre les mains du crime qu’on allait disposer du destin de la France.

Henri arriva à Troyes le 20 mai 1420. Dès le jour suivant furent signifiées les bases du honteux traité dont nous venons de rendre compte.

Charles remit au même instant à Henri la régence du royaume, et tous les ordres de l’état vinrent lui prêter serment en cette qualité. De son côté, l’Anglais promit de maintenir les droits et les privilèges de la nation, n’exceptant de cette faveur que les biens de ceux qui refuseraient de ratifier l’acte qu’il contractait.