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Page:Sade - Histoire secrète d’Isabelle de Bavière, reine de France, Pauvert, 1968.djvu/75

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ISABELLE DE BAVIÈRE


lui. Il faut, ou déranger de pareilles choses, Madame, ou nous en approprier le profit. Unissons nos intérêts comme nos cœurs et quoi qu’il puisse en coûter, que tout s’immole à nos passions : il n’est plus, dans ce siècle d’intrigue et de faiblesse, d’autres moyens de réussir. »

Tel fut le second pacte qui assura les malheurs de la France ; telle fut l’origine de ces troubles affreux que nous avons à peindre… De quels fléaux en effet ne doit pas être menacée une nation qui ne voit plus dans ses soutiens et dans ses maîtres que des spoliateurs et des fourbes !

Une nouvelle preuve de la rapacité du duc de Bourgogne se reconnut dans la mort singulière du roi de Navarre, dont il voulait avoir le bien, et qu’il sut envahir au détriment des héritiers de ce prince.

Une troisième expédition contre l’Angleterre fut encore mise sur le tapis. Le temps était propice : la faiblesse du gouvernement anglais, qui n’avait pour lors à opposer qu’un jeune monarque sans crédit, sans forces et gouverné comme Charles par des oncles qui le ruinaient et l’opprimaient en le déshonorant ; tout concourait, on le voit, à la réussite du projet conçu, et Richard II, sur le trône de la Grande-Bretagne, semblait garantir les succès de Charles VI.