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Page:Sade - Histoire secrète d’Isabelle de Bavière, reine de France, Pauvert, 1968.djvu/79

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ISABELLE DE BAVIÈRE


ouvre ses villes aux Anglais qu’il en chasse bientôt, en faisant faire des excuses au roi et ayant l’air de se raccommoder avec le connétable, contre lequel néanmoins il ne cesse de nourrir des semences de haine, et tout cela par une suite de ce caractère versatile et faible qui, comme on vient de le voir, le fait subitement passer de l’insulte au remords, et du remords à la bassesse ; caractère aussi désagréable à rencontrer qu’à peindre. Tel est le trait que nous avons cru nécessaire de citer pour éclaircir la conduite tortueuse du duc de Bretagne.

C’était en un mot de cette manière que se dissipait tout l’argent du royaume : sans cesse de petites expéditions, nulles pour la gloire de l’état, et seulement utiles à ceux qui en retiraient de l’argent.

Le roi venait d’atteindre sa vingt et unième année lorsque l’on convoqua une assemblée des princes du sang et de plusieurs prélats, dans laquelle, en représentant fortement tout le danger des déprédations des oncles de Sa Majesté, on décida que Charles devait enfin régner par lui-même. Le cardinal de Laon appuya fortement cette décision, dont les ducs de Bourgogne et de Berri, qui ne s’y attendaient pas, furent vivement irrités. Alors le roi se retournant vers ses oncles