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Page:Sade - Histoire secrète d’Isabelle de Bavière, reine de France, Pauvert, 1968.djvu/84

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ISABELLE DE BAVIÈRE


lèrent le bal qui suivit ; on n’y respecta ni la pudeur des femmes ni la vertu des demoiselles. Ces excès firent murmurer. La reine et le duc d’Orléans, loin de réprimer ces désordres, furent accusés de s’y être prêtés : si leurs actions subséquentes le font croire, on doit pardonner les soupçons de ceux qui les accusèrent de celles-ci.

Un service solennel à Saint-Denis, en l’honneur du connétable Duguesclin, vint calmer un peu les esprits : on aime à voir la vertu reprendre son empire. Clisson, compagnon d’armes de ce guerrier fameux, conduisit la cérémonie dont l’éclat fut digne de celui dont on célébrait la glorieuse mémoire.

Ce fut alors que le duc d’Orléans épousa Valentine de Milan, fille de Galéas de Visconti et d’Isabelle de France, sœur de Charles V. Elle était conséquemment cousine germaine du duc d’Orléans, dont les sentiments, comme on le voit, ne sortaient pas de sa famille, puisqu’il avait sa cousine pour femme et sa belle-sœur pour maîtresse. La scission de l’église, pour lors dirigée par deux pontifes, excusait l’insouciance qu’on avait pour de tels désordres, qu’une plus parfaite harmonie n’eût assurément pas tolérés. Ce mariage n’altéra nullement la secrète union d’Isabelle et de celui qui le contractait ; peut-être même,