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Page:Sade - Justine, ou les Malheurs de la vertu.djvu/202

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s’eſt placé, je veux que la poule ponde, & je veux dévorer ſon œuf… exiſte-t-il ?… Oui, parbleu !… Oh ! mon enfant, qu’il eſt douillet !… Sa bouche remplace les doigts… On me dit ce qu’il faut faire, j’exécute avec dégoût. Dans la ſituation où je ſuis, hélas ! m’eſt-il permis de refuſer ! l’indigne eſt content… il avale puis me faiſant mettre à genoux devant lui, il ſe colle à moi dans cette poſture ; ſon ignominieuſe paſſion s’aſſouvit dans un lieu qui m’interdit toute plainte. Pendant qu’il agit ainſi, la groſſe femme le fouette, une autre placée à hauteur de ſa bouche, y remplit le même devoir auquel je viens d’être ſoumiſe. — Ce n’eſt pas aſſez dit l’infâme, il faut que dans chacune de mes mains… on ne ſaurait trop multiplier ces choſes-là… Les deux plus jolies filles s’approchent ; elles obéiſſent : voilà les excès où la ſatiété a conduit Jérôme. Quoi qu’il en ſoit, à force d’impuretés il eſt heureux, & ma bouche, au bout d’une demi-heure, reçoit enfin avec une répugnance qu’il vous eſt facile de deviner le dégoûtant hommage de ce vilain homme.

Antonin paraît : voyons donc, dit-il, cette vertu ſi pure ; endommagée par un ſeul aſſaut, à peine y doit-il paraître : ſes armes ſont braquées, il ſe ſervirait volontiers des épiſodes de Clément. Je vous l’ai dit, la fuſtigation active lui plaît bien autant qu’à ce Moine, mais comme il eſt preſſé, l’état où ſon confrère m’a miſe, lui devient ſuffi-