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Page:Sade - Justine, ou les Malheurs de la vertu.djvu/461

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crochant l’un à l’autre reſſerraient, au milieu de leur eſpace vide, le malheureux individu qu’on y plaçait, ils m’examinerent à loiſir : pendant que l’un obſervant le devant, l’autre conſidérait le derriere ; puis ils changeaient & rechangeaient encore. Je fus ainſi lorgnée, maniée, baiſée plus d’une demi-heure, ſans qu’aucun épiſode lubrique fût négligé dans cet examen, & je crus voir qu’en ce qui s’agiſſait de préliminaires, tous deux avaient à-peu-près les mêmes fantaiſies.

Eh bien ! dit Saint-Florent à ſon ami, ne t’avais-je pas dit qu’elle avait un beau cul ! — Oui, parbleu ! ſon derriere eſt ſublime, dit le robin qui le baiſait pour-lors ; j’ai fort peu vu de reins moulés comme ceux-là ; c’eſt que c’eſt dur, c’eſt que c’eſt frais !… comment cela s’arrange-t-il avec une vie ſi débordée ? — Mais c’eſt qu’elle ne s’eſt jamais livrée d’elle-même ; je te l’ai dit, rien de plaiſant comme les aventures de cette fille ! On ne l’a jamais eue qu’en la violant ; (& alors il enfonce ſes cinq doigts réunis dans le périſtile du temple de l’Amour,) mais on l’a eue… malheureuſement, car c’eſt beaucoup trop large pour moi : accoutumé à des prémices, je ne pourrais jamais m’arranger de cela. Puis me retournant il fit la même cérémonie à mon derriere auquel il trouva le même inconvénient. — Eh bien ! dit Cardoville, tu ſais le ſecret.

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